Atelier de photographie avec Olivier Lamarre – le portrait
Démarche artistique – des portraits qui parlent

Bonjour! Il me fait plaisir de vous adresser quelques mots pour vous présenter la démarche artistique derrière les portraits des 15 citoyens de Terrebonne de 64 à 101 ans qui ont participé au projet d’entrevues « J’ai encore d’quoi à dire », réalisé à l’été 2020 avec ma collègue Valérie Bizier.

QUEL EST LE MESSAGE?
Derrière toutes créations, il est essentiel d’établir le message à transmettre. Dans le cas de nos 15 portraits, la question était la suivante : « Que doit ressentir l’observateur? ». Comme le titre du projet l’indique clairement, il était question de photographier des personnes qui ont « encore de quoi à dire ». Donc, il allait de soi de faire ressentir à l’observateur qu’il est face à la personne, et pour pousser davantage, donner l’impression que la personne est sur le point de « dire quelque chose ».

Pour réaliser cet effet, les portraits ont été réalisés de face — sans aucun angle — avec un éclairage de face et les regards des sujets pointant directement dans la caméra.

 

15 FOIS LA MÉTHODE, DANS 15 LIEUX DIFFÉRENTS
Le projet étant réalisé en temps de COVID-19, nous n’avions plus accès aux locaux prévus pour le projet. Nous nous rendions directement chez les participants tout en suivant les mesures d’hygiène prescrites pour réaliser les entrevues et les portraits.

Nous nous étions fixé comme exigence artistique que les 15 photographies allaient avoir l’air d’avoir été prises au même endroit et au même moment. Puis, nous voulions que le tout soit réalisé avec la lumière naturelle, sur un fond sombre pour faire ressortir les tons de peau.

Voilà le défi : réaliser 15 portraits identiques, dans 15 lieux différents, dans des lumières différentes. Et surtout, comme nos participants n’étaient pas forcément à l’aise devant la caméra, les portraits devaient être exécutés rapidement pour ne pas trop les gêner.

 

COMMENT FAIRE?
Il a fallu se questionner : « Qu’est-ce que les 15 maisons ont en commun? Quel endroit de leur demeure peut nous offrir une lumière douce, de face? » La porte d’entrée!

La méthode était simple : le sujet se plaçait dans l’entrebâillement de sa porte qui mène à l’extérieur, comme s’il venait de l’ouvrir pour nous accueillir. D’abord, comme il y a toujours plus d’une porte d’entrée sur une maison, nous avions toujours l’option d’une porte du côté ombragé pour obtenir une lumière douce. Ayant le visage couvert de lumière, l’arrière-plan (qui est l’intérieur de la maison) est systématiquement plus sombre.

Par la suite, en post-production, une partie du travail était d’accentuer le contraste entre la luminosité du visage et la noirceur de l’intérieur de la maison.

Et ni vu ni connu, les 15 portraits ont formé une série cohérente!