L’Encyclopédie des savoir-faire ancestraux
Castor gras : la fabrication de feutre de laine

Historique

Les peaux de castor faisaient partie intégrale de l’économie canadienne qui était, dans ses premiers temps, basée sur la traite des fourrures. Les chasseurs autochtones et européens fournissent à l’époque le réseau commercial qui tire parti de la popularité des peaux de castor sur les marchés européens. Lorsque les castors deviennent plus rares dans certaines régions, les chasseurs poussent plus loin vers le nord et l’ouest tout en mettant en place un réseau de forts et de routes d’approvisionnement qui a préparé le terrain pour le développement ultérieur du Canada.

Elles  sont classées en deux catégories principales pour la traite des fourrures : le « castor gras » et le « castor sec ». Les peaux de type « castor gras » (coat beaver en anglais) sont traitées puis portées durant toute une saison par des chasseurs – habituellement des Autochtones – avant d’être vendues. La face intérieure des peaux est grattée puis frottée avec de la moelle animale. Les peaux sont ensuite cousues en manteaux, la fourrure faisant face à l’intérieur. Les peaux portées depuis plusieurs mois perdent leurs longs poils de protection dont les racines se détachent par frottement avec la peau du chasseur. La sueur des chasseurs contribue par ailleurs à lubrifier les peaux qui deviennent ainsi plus souples.

La « bourre » qui reste accrochée à la peau, ou duvet de castor, est constituée de poils barbelés qui donnent un feutre luxueux et durable. Les chapeliers enlèvent facilement ce duvet des peaux pour obtenir du cuir et traitent le duvet pour le transformer en feutre. Ce feutre est de première importance pour l’industrie chapelière en Europe jusqu’aux années 1930, lorsque les chapeaux de soie moins onéreux deviennent plus à la mode.

Référence :https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/castor-peaux-de-castor#:~:text=Les%20peaux%20de%20type%20%C2%AB%20castor,avec%20de%20la%20moelle%20animale.

Faites la connaissance de Jo, votre guide à travers le partage de ces savoir-faire! Il avait d’ailleurs ce mot à vous dire :
Ah vous êtes là ! Bonjour, bonjour ! Moé c’est Jo, ARTISAN DE LA MÉMOIRE PATRIMONIALE COLLECTIVE. Vous ne savez peut-être pas encore c’est quoi mon rôle à moé à la SODECT, mais m’en v’la vous le dire. En tant qu’ARTISAN DE LA MÉMOIRE PATRIMONIALE COLLECTIVE, la SODECT m’a mandaté d’un projet spécial durant le confinement. Oui Madame, oui Monsieur! La SODECT m’a mandaté, moé, pour regrouper dans une encyclopédie tous les savoir-faire ancestraux susceptibles de vous être utiles pour passer à travers la crise du COVID 19. N’allez pas penser que je pète les bretelles en petit Jo connaisseur là !  J’y connais rien de plus que vous là-dedans. Mais avec mes super pouvoirs qui me permettent de remonter le temps et mon esprit déductif hors pair; le radio-roman 1804 : l’Odyssée m’ont inspiré une idée génie! L’idée est simple, mais fallait y penser; remonter le temps pour aller piquer une jasette avec les artisans des savoir-faire ancestraux pour qu’ils me transmettent leur connaissance pour vous les transmettre par la suite à travers mon Encyclopédie des Savoir-Faire Ancestraux : trucs et astuces ancestraux à appliquer « ou pas » pendant votre confinement. Vous me suivez ?

Faites votre propre feutre de laine!

Jo – Castor gras : la fabrication de feutre de laine
Ouais, ça brasse pas mal dans le 4e épisode de 1804 – l’Odyssée ! En voulant jouer un mauvais tour à Clovis, Aldéric a bien malgré lui forcé Léon à révéler sa vraie nature… Mais vous me connaissez, au-delà des histoires enlevantes de nos voyageurs favoris,  je trouve toujours un petit quelque chose dans leur histoire pour piquer ma curiosité et venir compléter mon Encyclopédie des savoir-faire ancestraux. Cette fois-ci je me suis attardé au Castor gras. Qu’est-ce que c’est du castor gras? Un castor bien dodu ? Une recette de castor à la graisse ? Non, en fait le Castor gras, c’est une peau de castor traité puis porté plusieurs mois par les chasseurs. Le frottement de la fourrure sur la peau du chasseur et le contact avec sa sueur permettait à la peau de castor de perdre ses longs poils de protection pour créer ce qu’on appelle la « bourre » ou duvet de castor qui donne un feutre luxueux et durable. Le feutre de castor était très apprécié par les chapeliers jusqu’à la fin des années 1930 pour confectionner des chapeaux.

Évidemment de nos jours la chasse aux castors est plutôt rare, puis porter une peau de castor durant les grandes chaleurs de l’été, non merci ! Toutefois, j’ai pensé que vous pourriez être intéressé d’apprendre à faire votre propre feutre de laine pour vos réaliser vos créations futures (chapeau, peluche, sac à main, décoration, etc.)

Prêt pour tenter l’expérience à la maison ?

Pour ce faire, vous aurez besoin :

Matériaux

  • De la laine cardée de la couleur désirée
  • De l’eau la plus chaude possible, mais pas brûlante (vous devez pouvoir y plonger les mains
  • Un grand récipient pour mouiller la laine
  • Du savon spécial feutrage ou savon liquide à l’huile d’olive, naturel et doux
  • Une planche support ou un napperon de bambous

Mode d’emploi pour feutrer la laine l’eau chaude

  • Plongez la laine cardée dans le récipient d’eau chaude
  • Ajoutez une à deux cuillères à soupe de savon spécial feutrage ou de savon liquide à huile d’olive
  • Prenez la laine dans vos mains et malaxez-la et frottez-la de manière répétée sur la planche support ou le napperon en bambou
  • Tournez régulièrement la laine dans tous les sens pour feutrer la laine.
  • Ajoutez de l’eau savonneuse à votre laine au besoin
  • Rajoutez des brins de laine durant le feutrage, là où le résultat est moins dense et où des creux ont pu se former, pour obtenir une matière uniforme
  • lorsque le feutre obtenu à une densité qui vous convient, retirez-là de l’eau savonneuse et rincez-la à l’eau claire froide, puis faite sécher le feutre à plat.

Avec le feutre séché que vous obtiendrez, vous pouvez découper des formes et les coudre ensemble pour réaliser vos créations personnalisées!