Exposition temporaire
Présentée au Moulin neuf
Gratuit – Jusqu’au 29 septembre 2022

Horaire :
Samedi et dimanche : 10 h à 18 h

À propos de l’exposition :
Une scène de chasse aux caribous, un pensionnat autochtone, un moment du quotidien dans la communauté. Autant de tableaux faisant partie de la collection d’histoires que l’artiste Karine Giboulo met de l’avant dans son œuvre Broken Circle.

L’installation a été créée entre 2015 et 2016, à la suite d’une série de rencontres entre l’artiste et des membres de différentes communautés autochtones du Québec, peu après la publication du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Plus spécifiquement, la rencontre de Mathias, un innu de Nutashquan, a été particulièrement marquante pour Giboulo. Il lui raconte son expérience dans un pensionnat et, bien que son histoire personnelle ait grandement inspiré Broken Circle, elle reflète également le vécu de nombreuses personnes autochtones au Canada.

Dans l’installation Broken Circle, Karine Giboulo traite délicatement du lourd héritage colonial canadien et de ses conséquences destructrices sur les Premières Nations. La minutie avec laquelle chaque sculpture est traitée témoigne de tout le soin que l’artiste accorde aux histoires racontées dans son œuvre. En mettant de l’avant la réalité des peuples autochtones et le génocide culturel qu’ils ont subi, Broken Circle se veut une reconnaissance des souffrances qui leur ont été imposées et un pas dans la direction de la réconciliation.

Lisez l’article paru dans La Revue de Terrebonne (09.02.22)

Karine Giboulo

Lieu de l'exposition

Moulin neuf
950 Place Île-des-Moulins
Terrebonne

Démarche artistique

Karine Giboulo livre non pas des vérités mais des visions, qui fraient d’ailleurs beaucoup plus avec l’interrogation qu’avec l’affirmation. Elle ne revendique rien sinon qu’une volonté de voir, de fouiller, de (tenter de) comprendre. Assoyant sa « critique » sociale sur un ton loufoque et une dimension profondément humaine, loin de sombrer dans le défaitisme, son œuvre appelle au questionnement, au refus des absolus et des idées toutes faites face à des sujets beaucoup trop complexes pour qu’elle n’en prétende détenir les réponses. L’une des qualités premières du travail de Karine Giboulo est probablement de faire ressortir toute la complexité de réalités sociales dont la part d’indécidable rend les solutions si ardues à trouver. Ses mondes multicolores, peuplés de personnages miniatures, sont le théâtre d’enjeux sociaux où de grandes questions sont ponctuées d’envolées fantaisistes. Ces élans de fabuleux, d’humour ou de charme servent les incohérences et les absurdités de notre monde.

Ainsi, paradoxe, tragique, ludique et dérision se côtoient dans des scènes méticuleusement sculptées, commentaires sur la condition humaine, la mondialisation, la surconsommation et l’environnement. L’utilisation des couleurs vives et des animaux comme caricatures de l’homme contribuent à donner aux œuvres une empreinte enfantine et festive, toute en tension par rapport au sérieux des sujets traités.

Depuis les dernières années, Karine Giboulo a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, dont la foire internationale PULSE NEW YORK, où elle s’est vue décernée le second prix du jury dans le cadre du concours IMPULSE. Parmi ses plus récentes oeuvres, All you can eat et Le village électronique font respectivement partie des collections du Musée des Beaux-Arts de Montréal (Québec, Canada) et du 21C Museum (Kentucky, États-Unis).

Marjolaine Arpin